L'Épouse doit comprendre la douleur et la détresse, le déchirement et l'angoisse que cette génération a causé à l'Époux divin afin que le prétendant divin puisse avoir l'assurance qu'elle le désire réellement et qu'elle est sincère en envisageant le mariage. Elle devra sentir que l'injure qu'elle a faite à l'Époux céleste est le plus grand péché de tous les temps. Elle prendra alors conscience de la terrible vérité que son dernier péché est plus grand que son premier péché à la croix.


Pendant des siècles on a décrit de façon très vive l'agonie sur la croix. Des artistes y ont ajouté leur talent de peintres, ils ont fait des tableaux impressionnants. Mais toutes ces représentations n'ont donné qu'une faible idée des souffrances et de la mort de Christ, elles n'ont qu'à peine pénétré nos consciences de sorte que notre repentance n'est que l'ombre de la véritable repentance. La repentance des siècles est encore à venir, attendant que l'épouse comprenne et soit convaincue. C'est cette repentance qui rendra l'expiation efficace pour le coeur de l'humanité dévastée par le péché.


Dieu ne peut nous délivrer de nos difformités morales cachées que dans la mesure où nous sommes intimement convaincus de les avoir. Nous ne pouvons échapper au péché que dans la mesure où nous le voyons pour ce qu'il est et le haïssons assez pour cesser de le commettre. La repentance ne peut avoir que la profondeur et la sincérité de la conviction qui nous étreint.


Nous péchons parce que nous sommes tentés et entraînés par notre propre convoitise (Jacques 1:14). Ces désirs coupables se déguisent aussi parfaitement que le serpent cachait ses mobiles dans le jardin d'Éden. Le murmure intérieur du désir qui nous parle de plaisir et de bonheur nous conduit à prendre le chemin de la destruction. Seule la conviction d'être pécheur peut nous délivrer des mensonges subtils de ces désirs égocentriques. Cette conviction devient réalité. Nos désirs mesquins, égoïstes, répugnants sont démasqués à la lumière de la croix. Dans cette lumière, ce qui naguère nous paraissait suave et plein de promesse devient écoeurant et repoussant.


La profondeur de cette conviction sera la profondeur de notre repentance, et cette profondeur mesurera notre conversion et notre affranchissement à l'égard du péché. Cette conviction triomphe de la tentation de mesurer sans cesse le mal au critère de certains désirs et ambitions; au lieu de cela, c'est la vérité et l'amour qui deviennent le critère et la force motrice. Il ne suffit pas de nous fustiger nous-mêmes avec le sentiment que ce sont nos propres péchés qui ont crucifié Jésus. La douleur qui naît d'une telle émotion n'est au mieux que typique, ce n'est qu'une ombre. La compassion pour sa souffrance peut cacher une joie secrète inconsciente que ce soit lui qui ait souffert et non pas nous.


Le message clair du Calvaire, c'est que la mort de Christ est une mort au péché. Nous comprendrons pleinement comment notre péché a causé la mort de notre Seigneur lorsque nous aurons bu à la même coupe, été baptisé du même baptême. Lorsque nous mourons de cette mort-là, notre compréhension sera la mesure de notre repentance, elle sera notre conviction et l'expérience de notre vie tout entière.


La résurrection du Sauveur est le gage que les ténèbres effrayantes et l'angoisse qui s'abattent sur la conscience de l'humanité ne sont pas irréversibles. Ceux qui comprennent la promesse « alors le sanctuaire sera purifié » comprendront sa mise en oeuvre et, délaissant tout le reste, ils accueilleront l'Époux pour l'éternité. Le désespoir et l'angoisse de leur conviction produit le feu qui purifie l'or et scelle les fiançailles.


C'est alors que nous triomphons comme Lui aussi a triomphé. La croix aura fait son oeuvre pour toute l'éternité.